25 oct. 2011

La démocratie électronique en question (1) : mise en perspective historique


Ces dernières années, le concept de démocratie électronique a fait couler beaucoup d’encre, et pianoter de nombreux claviers. La recherche en sciences sociales s’y est intéressée de près, et sous de multiples angles. Nous nous proposons ici, dans une série de courts articles, de présenter quelques productions académiques et ouvrages scientifiques qui ont contribué à approfondir les connaissances sur le sujet. Aujourd’hui, un chapitre du livre « Le désenchantement démocratique », paru en 2003. Ecrit par Thierry Vedel, professeur à Sciences Po, il vise à replacer le concept dans un contexte historique.

Première idée reçue écartée par l’auteur : la démocratie électronique n’est pas née avec internet. Elle aurait plus vraisemblablement connue trois âges : le premier, celui de la cybernétique (science qui étudie la circulation de l’information au sein de « systèmes », techniques, organiques, ou sociaux), souhaite produire dès les années 1950 des « machines à gouverner » qui pourraient servir d’aide à la décision ; le second correspond à la « télédémocratie », qui dans les années 1970 entend utiliser les progrès de la télévision et de la vidéo pour faire participer les citoyens à l’échelle locale ; le troisième est de celui de la cyberdémocratie, qui naît de la diffusion d’internet dans les pays développés à partir des années 1990.

Selon Vedel, si ces trois âges présentent des caractéristiques propres, il n’en demeure pas moins que l’on peut identifier trois différents axes par lesquels le sujet est traité : une transparence de l’information accrue, qui responsabiliserait les pouvoirs publics et valoriserait un citoyen éclairé ; une revitalisation de l’espace public, par la création de nouvelles modalités d’échange et la formation de communautés en ligne ; un renouvellement de la communication politique, où les citoyens ne seraient pas uniquement consommateurs, mais producteurs d’informations à destination des pouvoirs publics.

Mais chacun de ces éléments à son pendant négatif, et de nombreuses questions restent en suspens (notamment les inégalités d’accès, les compétences des citoyens, l’ « overdose » d’informations, ou encore la transposition de mécanismes de domination). Comme le note Vedel, « multiplier les sources d’information n’accroît pas les capacités cognitives des individus. Fluidifier la circulation de l’information ne crée pas la transparence tant que l’opacité reste une ressource stratégique. Discuter entre citoyens du monde n’est qu’un agréable échange si l’on ne sait pas construire une décision collective. » 

Aussi intéressant que soit le chapitre de Vedel, de nombreux points n’y sont pas abordés, notamment l’usage d’internet dans les mobilisations sociales et politiques, le rôle de l’architecture technique du réseau dans les formes de participation qu’il engendre, les représentations sociales qui lui sont attachées, etc… autant de points sur lesquels nous reviendrons dans de prochains articles.

Référence : Thierry Vedel, « L’idée de démocratie électronique. Origines, visions, questions », in Pascal Perrineau (dir.), Le désenchantement démocratique, Editions de l’Aube, 2003.

Mégaphone démocratique de rue


Mégaphone (démocratique) de rue

Le mégaphone, outil typique de la manifestation de rue, peut aussi être détourné vers d'autres usages démocratiques...

La vidéo ci-dessous présente un usage artistique du mégaphone, laissé dans la rue à l'usage de chacun pour "dire un mot gentil" aux passants.

Nous aimons le caractère positif de ce happening de rue qui pousse à la rencontre, au sourire, à la bonne humeur et donc pousse à "faire société" dans l'espace public.
La démarche s'inscrit dans la mouvance du flash mob ou encore des free hugs et autres manifestations culturelles, artistiques, publicitaires ou militantes s'emparant de l'espace public de manière originale.
Historiquement, on peut aussi faire un rapprochement avec le crieur public qui déclame ses messages en criant dans la rue ou sur une place publique.  


Et la démocratie dans tout ça ?

Dans un esprit de "street democracy" (démocratie dans l'espace public), il pourrait être tout à fait intéressant de revisiter ce concept avec une autre "consigne" que de dire un mot gentil aux passants. La consigne pourrait par exemple demander un avis sur un sujet en particulier, sur une politique publique, sur l'aménagement d'un quartier, sur le nom d'une rue à changer, etc.

Côté numérique, les phrases dites sur ce mégaphone pourraient être enregistrées et publiées sur un blog, discutées, retravaillées...
A l'inverse, on peut aussi imaginer une diffusion dans la rue d'un texte ou d'un message venant d'internet. Dans une sorte de concours, la meilleure proposition citoyenne gagnerait le droit d'être déclamée en public !


Mégaphone

Street-Democracy - Bilan du premier Workshop et concepts participatifs.


Mardi 7 juin 2011 s’est tenu un premier workshop « street-democracy » à la FING. L’atelier avait pour but de conceptualiser des formes de « démocratie au quotidien » à travers deux personnages fictifs, des « personas » dont les profils correspondent typiquement à des publics peu-participants.
L’objectif du workshop était d’explorer les possibles d’une participation au quotidien en suivant la journée type de ces deux personas.
Workshop Street-Democracy #1

L’emploi du temps de Zora, une adolescente et de Max, un sénior, ont permis de générer des opportunités et d’identifier des moments clés pour la street-democracy (implication dans des débats, postures de citoyenneté active...).


TABLE N°1Max, 65 ans, sénior connecté et prof à la faculté de médecine de Lille, se retrouve pris aujourd’hui en pleine tempête…

Workshop Street-Democracy #1

Un matin d’hiver en décembre, une forte tempête de neige empêche Max de donner cours dans son université, il est donc immobilisé chez lui, par conséquent, les cours sont annulés.
L’équipe a développé un ensemble de services qui pourraient être mis en place pour gérer au mieux cette tempête de neige, une rencontre des services publics et des services participatifs favorisant la citoyenneté active : 

- Max va pouvoir donner cours par vidéo à ses élèves connectés dont l’un d’eux, se chargerait d’informer les autres élèves de l’absence de leur professeur (par mail ou SMS)...

- Quand vient le temps des courses et du réapprovisionnement, un état des lieux d’ouverture et dispos des supermarchés, pharmacies... est fait par les habitants et l’info relayée sur les sites et services de la Mairie, avec des services-relais participatifs mis en place ou promus pour l’occasion, type petits plats entre voisins (super-marmite). 

- De même que l’état des routes, les situations dans la ville remontées via twitter et autres services d’infos participatives, sur les écrans d’affichage de la ville et les cartes du site internet.

- Le fils de Max a laissé ses enfants à la crèche, mais ni le père, ni le grand-père de ces enfants ne vont pouvoir  aller les chercher. Les réseaux de solidarité des lieux sont exacerbés en temps de crise, l’occasion de les mettre en synergie, un autre parent qui a un 4x4 prendra en charge le retour des enfants en s’aidant des infos temporaires sur le GPS qui indiquent les parties de voiries accessibles temporairement avec le parcours temps réel du chasse neige.

- La mise en place d’une monnaie solidaire est l’occasion pour favoriser cette entraide.


TABLE N°2Zora, 16 ans,  est en seconde à Nantes. Suivons-là tout au long de cette journée de vacances et repérons ensemble les « espaces/temps » dont nous pourrions profiter pour pousser notre ado à participer ! 
Workshop Street-Democracy #1

Tel était le point de départ du workshop Street-Democracy sur la table n°2. Durant 2 heures, nous avons donc exploré le quotidien de Zora, nous l’avons suivie à la piscine avec ses amies, dans le tram, dans la rue, au Mc-Do et au ciné…
Des plus extravagantes aux plus sérieuses, voici quelques pistes pour éveiller des pratiques et des désirs participatifs dans le quotidien de notre jeune, d’habitude si difficile à « capter » :

- Concertation murale : En allant à la piscine, Zora trouve devant elle un « mur participatif » sur lequel des jeunes sont en train de recueillir un maximum de signatures pour réclamer des horaires d’ouverture plus larges pour les piscines de la ville. On lui propose de signer directement sur le mur (à la bombe ou au marker) puis de prendre en photo sa signature avec un smartphone, de publier sa photo sur un mur virtuel dédié, sur facebook. Ce mur virtuel recueille les signatures présentes sur tous les murs réels (investis devant chaque piscine Nantaise).
Cette participation de rue, entre street-art et activisme numérique, permet d’éveiller la curiosité de nouveaux publics et de garder le lien avec ces participants, à travers les réseaux sociaux.

- Info-transport : Et si les transports en commun étaient des lieux privilégiés d’information sur les concertations publiques à venir ? L’idée semble classique mais elle est encore trop peu aperçue dans nos bus, trams et autres métros… Par le biais d’écrans, d’affiches ou grâce à des moyens plus décalés à inventer, il est certain que les transports peuvent devenir un espace d’informations démocraTIC !

- QR-code pochoir/sticker : L’utilisation du QR-code est souvent revenue lors du workshop. Ce système est appréhendé comme un lien fort entre l’espace public et les espaces numériques. Ainsi, Zora le retrouve à plusieurs étapes de son parcours. Une rue change de nom ? Un QR code est placé sous les panneaux de cette rue avec un texte invitant à participer au sondage permettant de choisir le nouveau nom de la rue.
Dans un esprit moins officiel, ces QR codes peuvent investir la rue pour le compte d’associations, de réseaux ou de communautés, sous forme de stickers ou de pochoirs (graph) partout sur les murs, trottoirs, mobiliers ou véhicules dans la ville. C’est par exemple de cette manière que Zora apprendra l’existence d’un prochain flashmob dans son centre commercial…



- Amende ou action citoyenne ? : L’idée a été évoquée, puis abandonnée… mais peut-être qu’à y regarder de plus près, il y a des pistes intéressantes à suivre. La méthode est plutôt directe, nous vous laissons juger : Zora n’a pas composté de ticket dans le tram et se fait pincer par des contrôleurs. Ces derniers lui laissent le choix : Soit elle doit payer une amende, soit elle doit participer à une action citoyenne prévue toute l’après-midi du lendemain !
Plutôt qu’un choix aussi abrupt et confondant punition et action citoyenne, ne peut-on pas imaginer un système de points ou de « malus » à « racheter » en participant à des actes citoyens ( ?).

- FlashMob citoyen : Le « flash mob », en français « mobilisation éclair », correspond au rassemblement éphémère d’une foule dans un lieu public afin d’effectuer des actions convenues d’avance (chorégraphie, chant, bataille d’oreillers…). Le plus souvent, ces rassemblements sont organisés grâce aux réseaux sociaux, sans autre objectif que d’effectuer une performance publique par surprise. L’idée ici est d’organiser un flash mob citoyen, mobilisant autour d’une cause, d’une question locale ou de société. Le fil de la participation pourrait être gardé en distribuant des flyers et en invitant les participants/spectateurs à continuer l’événement sur internet (diffusion des vidéos du flash mob sur youtube, commentaires sous ces vidéos, liens avec les réseaux sociaux, etc). Ainsi, Zora a été prévenue d’un imminent flash mob dans un centre commercial voisin (grâce à des QR codes cachés dans la ville). On lui distribue un flyer à la fin de l’évènement. Celui-ci l’invite à publier ses photos, vidéos et commentaires sur l’événement. Motivation supplémentaire : Si son commentaire est pertinent et apprécié des autres internautes (vote en ligne), elle sera invitée en VIP à un prochain événement, à une visite de l’hôtel de ville et à un entretien avec le maire.   

- Patchwork mural : Notre Zora se retrouve au Mc Do. Alors qu’elle commande son sandwich sur une borne interactive, cette dernière lui propose de la prendre en photo et de projeter cette photo sur un patchwork mural dédié, donnant sur la rue. De la même manière, on peut envoyer sa photo, sa vidéo et/ou son commentaire par sms/mms, grâce à twitter, facebook ou d’autres réseaux sociaux. Le patchwork ainsi créé reprend les photos, vidéos et expressions citoyennes et les donne à voir dans la rue.

- Parrainage démocratique : Le concept a été évoqué lors du workshop : Pourquoi ne pas inventer un système de parrainage pour créer des liens intergénérationnels et pousser les participants à faire participer aussi leur entourage ? Autrement-dit, il s’agit de s’inspirer de la viralité et de l’effet de buzz sur internet …mais appliqué au quotidien d’un citoyen. Concept à explorer, donc.

- Sondage piéton : Zora est sur le trottoir et doit traverser la rue. Au passage piéton, le bouton poussoir dédié à faire passer le feu piéton au vert …est d’un genre particulier : Il y a en fait deux boutons (un POUR et un CONTRE) surmontés d’une question : « êtes-vous pour ou contre la construction d’une nouvelle gare à Nantes ? ». Là aussi, un QR code invite à avoir plus d’informations en ligne… L’idée peut faire sourire mais il y a surement un concept à creuser derrière : Celui du référendum quotidien. Le principe n’est pas de recueillir les avis qui seraient évidemment non-représentatifs, mais plutôt de poser des questions ouvertes, dans la rue, et de pousser au débat public/d’idées. De la même manière, dans nos commerces, nos services publics, etc… une collectivité pourrait mettre en place un système relayant la « question du jour » et invitant à voter POUR ou CONTRE …et surtout à aller plus loin et s’engager dans un débat citoyen.

- Ciné participatif : La journée de Zora touche à sa fin …et le workshop lui aussi était en phase de conclusion. Ce temps du cinéma n’a donc malheureusement pas été exploré jusqu’au bout par les participants mais il peut être intéressant de l’évoquer, car là aussi, nous sommes en face d’un espace/temps propice à inclure des citoyens d’habitude peu participants. Le temps des bandes-annonces ou des publicités peut notamment être investi de manière originale (lien avec le patchwork mural, publicité d’événements participatifs, etc).


Chacune de ces pistes est comme une porte ouverte sur des territoires à explorer. Nous choisirons d’en développer certaines d’ici les prochains mois.
A la rentrée, rendez-vous est donné pour développer dans le détail un scénario et un concept, lors d’un second workshop de « street-democracy ». D’ici là, vos commentaires, idées et propositions sont les bienvenus pour développer chacune des pistes. 



***
Retrouvez aussi le pdf d'ouverture du workshop :


Sur youtube, court compte-rendu de chaque table :
Table #1


Table #2

 

Vers une démocratie plus participative


pictogramme democratie participative

Voilà plusieurs mois que je me passionne pour ce qu’on appelle la « démocratie participative », et notamment les innovations démocratiques liées au numérique. En tant que designer, je conçois des dispositifs participatifs, avec des associations et collectivités. Pour des citoyens.
Je suis étonné de voir à quel point ces associations et collectivités peinent à mobiliser et faire participer un public large, hétéroclite, le plus représentatif possible des diversités d’opinions de la population.

Causes de la non-participation


D’après moi, plusieurs facteurs expliquent cette situation. Issue de lectures, discussions, intuitions et observations sur le terrain, la liste n’est évidemment pas exhaustive …et le contenu surement discutable (je répondrai avec plaisir et intérêt à vos questions et commentaires). A mon avis, voici donc les 10 principaux blocages à une démocratie opérationnellement et quotidiennement participative :
 
 

(1)

La « non-confiance » des citoyens dans la prise en compte effective de leur participationet de 
leurs avis. Méfiants de nature, nous avons d’emblée la peur - au « mieux » de perdre inutilement du temps dans une opération de pure séduction politique – et au pire d’être manipulés et instrumentalisés bien malgré nous pour valider ou appuyer une décision déjà prise en haut lieu.
Malheureusement ces craintes sont trop souvent fondées : Malgré le dynamisme et la bonne foi de beaucoup, certaines opérations dites participatives sont en fait cosmétiques et sans enjeux ni moyens réels, voir purement et simplement réalisées pour justifier une politique publique.
  

(2)

La complexité du monde qui nous entoure. Les problèmes auxquels on nous expose sont rarement simples et trop souvent expliqués de manière confuse ou incomplète. Difficile d’avoir un dispositif participatif qui permette de comprendre rapidement l’étendue des enjeux d’une question. Comment ne pas être trop technique, précis et donc repoussant ? A l’inverse, comment ne pas être trop bref et simpliste ? – Souvent, le citoyen n’a pas d’avis préalable sur une question et ne se sent pas les épaules ou la légitimité pour prétendre comprendre et donner un avis personnel et construit.
Il nous revient donc d’accompagner ces citoyens dans leur compréhension du contexte, dans leur construction d’un avis personnel puis dans le partage de cet avis à travers un débat contradictoire avec d’autres citoyens.

(3)

La désillusion et la dépression. Il faut lutter au quotidien contre un défaitisme sclérosantqui pousse beaucoup de citoyens à jeter l’éponge et critiquer plutôt que d’oser la participation et la co-construction des politiques publiques. Là encore, c’est un effort à faire, tant dans la transparence que dans la pédagogie. Montrer les répercussions réelles d’une participation, rassurer les citoyens, prendre des engagements… autant de pistes à exploiter pour casser le faux argument du « tous pourris » !

(4)

Un manque de temps. Dans une société de l’instantané ou tout s’accélère, passer du temps à co-élaborer une politique publique est rarement dans les priorités du citoyen. Il est normal que beaucoup ne veuillent pas prendre sur leurs temps familiaux ou de loisirs pour s’engager dans une action participative ou militante. Peu de dispositifs offrent des formats qui permettent de prendre le temps de la réflexion puis de la participation.

(5)

Le problème de la rétribution de la participation. Pour donner de la valeur à un acte, il faut le rétribuer. Il ne s’agit pas forcément d’une rétribution financière, mais plutôt sociale, avec une mise en avant des contributeurs, la remise de prix, de points, de distinctions, d’honneurs, et de tout autre type de reconnaissance de l’engagement d’un individu pour le collectif.
C’est sur ce modèle que s’est construit le succès de facebook : On participe car on sait que nos amis (notre communauté) vont consulter notre contribution. Plus nous serons consultés et « aimés » (bouton « J’aime » de facebook), plus nous gagnons en reconnaissance sociale. Voilà notre rétribution.

(6)

Un manque d’éducation, de connaissance ou de savoir-faire. La non-maitrise des outils techniques ou cognitifs - tant chez les citoyens que chez les élus et les agents administratifs - freine beaucoup la participation. Qu’il s’agisse des usages du numérique, d’internet et des outils participatifs ou bien de la connaissance des institutions et de leur rôle, de la qualité de l’expression orale ou écrite, de la capacité de débattre en public et de soutenir une idée. …nombreux sont les apprentissages à mettre en place en continu auprès des populationssi l’on ne souhaite pas voir se creuser une fracture des usages démocratiques et une exclusion sociale des plus démunis face à ces nouvelles pratiques.

(7)

Un manque de communication. Bien communiquer, c’est s’adresser aux bonnes personnes au bon endroit et avec les bons moyens (supports, arguments, etc).
Pour faire acheter leurs produits et services, les entreprises rivalisent d’ingéniosité dans descampagnes de communication et de publicité toujours plus ambitieuses, créatives et surprenantes. L’idée est de faire connaitre l’objet (au sens large) à promouvoir et de donner envie aux personnes ciblées d’y adhérer. De tels moyens sont rarement mis en place pour inviter des citoyens à contribuer à un dispositif participatif. Il y aurait pourtant beaucoup à inventer sur le sujet !

(8)

Des problèmes d’équipement. La question est ici matérielle et notamment numérique : Connexion haut-débit, matériel informatique, smart-phones & tablettes, espaces publics numériques, lieux de formation et d’information, outillage technique de la participation, sites et plateformes, etc.
Pour garantir une participation efficace, il faut s’en donner les moyens technologiques, s’équiper et se former !  

(9)

Un manque criant de volonté politique ! Ce point rejoint partiellement le premier (qui traitait de la confiance du citoyen) mais il me parait important d’insister fortement sur l’importance de ce facteur comme condition indispensable de la réussite de tous les autres enjeux soulevés. Sans prise de conscience, volonté active et soutien des décideurs, pas de démocratie participative… Les résistances au changement sont multiples (peurs, perte de pouvoir, non-maitrise, transparence…) mais avec une pédagogie par l’exemple, je suis certain que nous pouvons compter sur la bonne intelligence de nos représentants pour comprendreque faire participer les citoyens à la gouvernance est un des meilleurs moyens d’être efficace, d’obtenir des résultats positifs et donc, de se faire réélire !

(10)

Une non compréhension de l’importance du design des dispositifs et des processus. Nous l’avons vu, mettre en place un projet participatif réussi, c’est une démarche complexe et semée d’embuches ! Tout projet participatif nécessite donc d’être conçu de manière intelligente, en prenant en compte le contexte, en représentant les acteurs pour mieux correspondre à leurs besoins et mieux les surprendre dans leur quotidien, en faisant appel à la créativité pour innover dans les réponses, en s’assurant d’une parfaite ergonomie des outils proposés, en testant, en prototypant, en centrant la démarche sur le citoyen… Ce sont justement les outils et la démarche du design, et plus particulièrement du design de services (publics).

Evidemment, l’exercice est critique …et nous pourrions être tentés par le découragement à la lecture de ces freins & blocages. Ne nous y trompons pas l’objectif de cette réflexion est de repérer les problèmes dans une vision constructive. La question, ensuite, est de savoir comment retourner ces difficultés en opportunités pour, petit à petit, changer de système et glisser vers unedémocratie plus participative.

Pourquoi changer de modèle ? Pourquoi une démocratie participative ?


Malgré sa richesse et son développement, la société occidentale en général (et la société Française en particulier) est déprimée, manque d’optimisme et souffre de nombreux maux sans pour autant se mettre efficacement en mouvement pour relever les nouveaux défis auxquels elle est confrontée. Ce constat est selon moi révélateur de l’échec de notre modèle politique purement représentatif. Il s’agit bien d’un problème de gouvernance : La mécanique actuelle est défaillante et ne permet plus aux citoyens de vivre heureux, sereins et en confiance.
Ainsi, l’abstention chronique aux quelques rendez-vous démocratiques du système représentatif n’est-elle pas révélatrice de son échec ? J’en suis convaincu ; il est possible de mettre une grande majorité de citoyens Européens en capacité de comprendre et d’agir concrètement dans les processus de décision locaux, régionaux, nationaux et internationaux. Il est temps de remettre en question ce système de gouvernance au regard du contexte mondialisé, des révolutions technologiques, sociales et environnementales que nous vivons.
Beaucoup de choses sont possibles et restent à inventer. Les actions et les convictions que je porte, à travers le programme innovations démocraTIC de la FING et au travers de mon engagement dans l’association parTICipation citoyenne, s’inscrivent dans ces objectifs :
  • - Explorer et tester de nouvelles formes de participation citoyenne,
  • - Concevoir et expérimenter de nouveaux dispositifs participatifs, à travers de nouveaux outils et de nouvelles pratiques,
  • - Faire avancer les idées et l’état de la réflexion autour de la démocratie participative numérique,
  • - Promouvoir la bonne conception des dispositifs, plateformes et outils participatifs …notamment grâce au design de services et aux sciences sociales.

factual


Avec factual, vous pourrez soit explorer et utiliser une grande quantité de données publiques collectées en continu par la plateforme, soit entrer et modeler vos propres jeux de données.
L'outil permet de créer/récupérer puis utiliser des tables de données (géographiques ou avec d'autres attribus) grace à une interface simple et ergonomique.

Plus de détails en vidéo (En) : 

Socrata




Leader dans les services Open Data pour les collectivités aux Etats-Unis, Socrata est une plateforme permettant de collecter, de traiter et de visualiser très simplement de grandes quantités ou flux de données.

C'est notamment cette solution qu'ont choisi le gouvernement Américain (data.gov), l'état de Washington ou encore la ville de Chicago.  



Mots clés:  open datavisualisationdonnées


Cityzi est une solution de services mobilesurbains.

Le principe est de pouvoir faire un grand nombre d'actions grâce à son téléphone portable, simplement en le passant à quelques centimètres d'une zone dédiée. Pour le moment, voici les usages possibles :
  • - Recevoir des informations spécifiques (chez soi ou dans un espace public),
  • Payer des produits ou services (dans un commerce, sur une borne dans la rue, etc.), 
  • Valider un titre de transport.
  • - Cumuler des points de fidélité.
On voit vite l'intérêt de tels équipements pour "simplifier la vi(ll)e" d'un usager de transports en commun et d'un consommateur dans sa boulangerie ou son supermarché. Mais pour aller plus loin et croiser cette technologie à des problématiques de démocratie participative, on peut tout à fait imaginer utiliser cityzi dans différents contextes citoyens : 
  • - Recevoir de l'information in situ, sur un aménagement urbain, une concertation locale,
  • Voter dans la ville pour une proposition ou un "micro-référendum" local,
  • - Donner un avis plus détaillé (texto, e-mail, tweet) après avoir accédé à une information grâce à cityzi,
  • - Cumuler des points "citoyens" (pour récompenser un comportement, dans le cadre de jeux grandeur nature dans la ville, de ballades urbaines...)
  • - Et surement plein d'autres usages à inventer !

cityzi_accueil

Comment cela fonctionne-t-il ? Quelle différence avec le QR code ou le RFID ?

D'après les informations apportées par l'entreprise, "Les mobiles cityzi s’appuient sur une nouvelle génération de téléphones mobiles, capables d’interagir avec leur environnement grâce la technologie NFC (Near Field Communication).

Cette technologie permet l’échange de données à une distance maximum de 4 cm. Il suffit d’approcher le téléphone mobile d’un lecteur spécifique pour déclencher une action :
  • validation d’un titre de transport, 
  • paiement d’un achat, 
  • accès à une page d’information…

Cette très courte portée caractérise les applications NFC : à la différence de certains systèmes RFID à moyenne portée (logistique), elles ne fonctionnent que sur une action volontaire et intuitive du porteur qui approche son mobile NFC du lecteur.

L’action s'effectue sans utiliser le réseau de l'opérateur de téléphonie mobile."


- Les points positifs :

Les actions peuvent se faire de manière automatique (contrairement à un QR code qu'il faut "viser" avec l'appareil photo de son téléphone en ayant ouvert une application spécifique auparavant) et surtout de manière très sécurisée (technologie développée pour le paiement), sans connexion internet requise (alors qu'un QR code pointe en général vers une adresse web qui nécessite une connexion pour y accéder).

- Les points négatifs :

Il faut que l'usager soit équipé d'un téléphone compatible NFC. Cette technologie spécifique et propriétaire n'est présente que sur très peu de téléphones aujourd'hui en Europe. Même si on nous assure que les nouvelles générations de mobiles devraient s'y mettre, rien ne garantit un taux d'équipement rapide et massif.
Sections:  Idées

18 nov. 2010

Aux armes, citoyens

Ceci n'est pas un appel à la révolution.
Voici les armes qu'il faut prendre, à mon avis, pour améliorer la situation :

- Plus de participation du citoyen dans la démocratie au quotidien.
Nous le voyons, la politique est complexe, bien souvent incompréhensible de la part du plus grand nombre et pourtant, nous, citoyens, ne nous satisfaisons plus d'une démocratie uniquement représentative dans laquelle nous serions uniquement censé passer dans les bureaux de votes sporadiquement pour délivrer une confiance que de toute manière nous n'avons plus.
Nous réclamons donc d'autres outils pour pouvoir suivre la politique et s'engager auprès de (plutôt que contre) nos représentants, élus par nos soins et donc choisis par nous. Quels sont ces outils, ces dispositifs dont devrait s'armer notre République Française (ainsi que notre Union Européenne) ?

Le premier chantier concerne la pédagogie, l'explication, la transparence. Nous voulons comprendre les complexités du système, sans pour autant devoir se plonger dans des études approfondies de sciences politiques. Pour comprendre, il faut nous expliquer. Pour nous expliquer, il faut prendre des moyens différents. A l'instantanéité de la télévision ou de la radio, il faut rajouter d'autres moyens d'expliquer un problème complexe. Que ce soit sur internet ou par le biais de publications papier, dotons les décideurs et les "proposants" (de l'opposition, de la société civile, etc...) d'outils pédagogiques qui s'inscrivent dans la durée, dans la visualisation de la complexité et des solutions possibles et/ou choisies ainsi que dans la participation, la délibération et le débat.

Au risque de me répéter ou même de m'y perdre, il me semble tout de même important de détailler :

- Dans la "durée" signifie "hors de l'arène médiatique", "dans les coulisses mais pas sur la scène du théâtre politique". Autrement dit, documentons et préparons ce qu'il se passera sous le feu des projecteurs en constituant des dossiers ouverts, participatifs et en perpétuelle mise à jour sur toutes les problématiques politiques sans distinction d'actualité.
Dans la "durée" veut aussi dire que ces dossiers prennent le temps de se construire, avec l'intervention des acteurs intéressés, politiques, engagés ou simples citoyens. Il serait d'ailleurs bon d'avoir des animateurs de ces débats et de ces co-constructions continus, afin d'ordonner les discussions et les propositions, dans un perpétuel souci de lisibilité par le plus grand nombre. Nous gagnerons ainsi en sérénité lorsqu'il s'agira de parler du sujet dans les médias. Plus d'effet d'annonce possible. Le citoyen sera déjà au courant des voies possibles, de la complexité de la question et aura déjà pu donner son avis sur le sujet. Le politique, quant à lui, n'aura pas de surprises non-plus car il aura participé depuis le début (avant même son arrivée au pouvoir) à une co-construction lente et progressive du dossier.

- Dans la "visualisation" indique que ces dossiers politiques peuvent et doivent être montrés, être représentés visuellement, à l'aide d'une documentation la plus hétéroclite possible : Schémas des acteurs concernés, Articles de fond qui décryptent la complexité, Vidéos des propositions politiques, Photographies témoignant de la réalité du terrain, Analyse par des experts (enregistrements audio, vidéo, texte...), Schématisation des propositions et des avis, Explication point par point des fondamentaux nécessaires à la compréhension des systèmes de fonctionnement, Représentation graphique du contexte, Etudes chiffrées, Analyses statistiques illustrées de graphiques, etc...
Pourquoi tant d'images ? Parce-que le visuel, lorsqu'il est bien utilisé, rend beaucoup plus accessible une information, il est plus facile, plus simple, parfois presque ludique de se plonger dans un schéma plutôt que dans une analyse de texte. De la même manière, il est plus simple de réagir par le biais de commentaires localisés (je pose une question sur tel point du schéma - et je peux pointer la question directement sur le schéma).

- Enfin, dans "participation, délibération et débat", je souligne le fait qu'il est primordial de multiplier les possibilités pour le citoyen de poser des questions, de participer, de donner des idées et surtout, d'être écouté et entendu. Cela implique tout un système de prise en compte des avis citoyens, qu'il s'agisse de participation de masse, de débat public ou de délibérations en petits groupes de travail, notamment à travers des solutions de réponse et de traçabilité des avis citoyens. Il s'agit de mettre en place des dispositifs pour rendre compte de la prise en considération de la participation des citoyens. En quoi leur avis a-t-il inspiré, changé, modelé ou motivé la prise de décision du responsable politique ?
Il est primordial de donner à voir le processus de décision, depuis la co-construction des dossiers politiques jusqu'à la prise de décision et la mise en place d'un dispositif (loi, réforme, projet politique, etc...). Ce n'est qu'à cette condition que la participation sera importante (quantitativement parlant), constructive, représentative, tournée vers la recherche de solutions concrètes et proches des citoyens, tournée vers le consensus, acceptée par des citoyens qui se la seront appropriée au fil des discussions et des choix réalisés.

[...] A suivre

1 nov. 2010

Instaurer une démocratie participative à l'échelle nationale

Notice pour le(la) président(e) de la république de demain pour initier des réformes voulues et co-construites par les Français :

1) Ouvrir, au lendemain de l'élection, plusieurs dizaines de chantiers simultanément.

2) Ces chantiers correspondent à de futures réformes qui pourront être instaurées d'ici la fin des 5 années de gouvernance du président et de son équipe ministérielle.

3) Quelles formes prennent ces chantiers ? La mise en projet des réformes à venir n'est pas cantonnée aux bureaux fermés des ministères ou aux dossiers techniques des spécialistes. Ces chantiers sont à penser comme des dispositifs, en partie ouverts, mêlant des outils techniques conçus pour discuter et recueillir l'avis des citoyens (conception d'outils basés sur les Technologies de l'Information et de la Communication) + des outils de participation "présentielle" (réunions publiques, évènements, grenelles, rencontres, forums...) + des outils de restitutions, de communication et de médiatisation (émissions, films, documentaires, TV-réalité, dossiers-presse, ouverture de données publiques pour prise en mains par des geeks proposant des API, services, etc...).


Ces chantiers sont ouverts simultanément et au plus vite, pour avoir le temps d'une mise en débat continue des sujets de la société à réformer (ou pas) > Une réforme sera prévue si et seulement si le besoin de réforme se fait sentir.

Ces chantiers ne seront jamais refermés. Même après une réforme, il resteront des espaces de discussion et d'amélioration continue des réformes prévues, votées, à prévoir ou à réformer = Une préparation de la réforme suivante (prendre en compte le temps du débat).

Ce type de fonctionnement a l'avantage de 


31 oct. 2010

Et pourquoi-pas une commune entièrement participative ?

Comment éviter que la démocratie participative ne soit considérée ou utilisée uniquement comme un "habillage" sans incidence sur des décisions souvent déjà prises avant même la phase de "concertation" ?
Et pourquoi ne pas imaginer une ville entièrement participative ? Au maximum de ce que permet la démocratie représentative dans laquelle nous évoluons.
Voilà la méthodologie que pourrait suivre chaque projet de la cité en question :

1) Construction puis description et communication du projet qu'elle veut mettre en place.

2) Débat citoyen autour de ce projet particulier, des améliorations et changements à lui apporter ou du contre-projet à lui opposer. + Boucle de rétroaction pour modifier/améliorer le projet de la commune au fur et à mesure de l'avancée du débat.

3) Vote par référendum pour approuver ou désapprouver le projet.

Tout au long du processus : Médiatisation, communication, inclusion des différents publics (dispositifs mis en place pour faire participer au maximum toutes les populations, en fonction de leurs possibilités).

Mon envie : Construire un modèle politique à proposer à une commune pour tester ce recours durable et systématique à la participation comme mode de gouvernance.

La vidéo du jour et la vision qu'elle peut inspirer =)



Même si dans les formes, on est au théâtre, Jean-Pierre BRARD soulève des problèmes bien réels, avec des chiffres bien réels.

- Fuite des fortunes à l'étranger pour éviter de paye...r des impôts.
- Enrichissement des plus riches.
- Diminution du niveau de vie de la classe moyenne.
- Après, même si ces chiffres sont bien réels, est-ce que le gouvernemet essaye de les endiguer ou est-il responsable de leur évolution, difficile à dire...
- Quelquechose qui est plus grave encore, mais dont ce député ne parle même pas : Les "jeunes" comme on les appelle, la France de demain, qui n'a plus confiance, qui n'a pas d'espoir et qui ne vois pas la sortie de cette dépression Nationale...

Alors bon, c'est aussi assez facile de critiquer. Encore faut-il proposer un modèle de société différent, qui redonne de l'espoir.
Et force est de constater qu'aujourd'hui, aucun projet politique, aucun modèle construit, aucune vision d'avenir n'est présentée avec succès aux Français par des politiques.
Avec succès, ça veut dire, qui réussisse à faire rêver et espérer une vie plus heureuse que celle d'aujourd'hui.

Moi, je ne fais pas partie des déprimés : J'ai confiance en l'avenir et je suis certain que nous réussirons à co-construire un monde différent, dans lequel nous vivrons de manière plus saine et respectueuse, plus équitable, peut-être plus lente mais plus réfléchie...

Alors même si je ne suis (pour l’instant) pas un « politique », voilà la conviction que j'ai sur ce monde à dessiner pour demain :

- Un monde plus mondial et plus local. Plus mondial pour certaines règles "de base" à respecter par tous et contrôlées par des organismes internationaux (ONU, FMI...). Plus mondial dans les domaines de la sécurité et des armées, des réglementations sur l'environnement, les énergies, sur la finance et les équilibres économiques...
Plus local sur des décisions proches de nous comme l'éducation, les infrastructures, l'environnement (aussi), la solidarité sociale, le travail et l'entreprenariat (pour évoluer dans des chaînes courtes, compréhensibles et permettre à chacun de voir l'intérêt de son activité quotidienne)...

- Un monde plus démocratique et participatif, dans lequel chacun puisse s'engager pour des valeurs qui lui sont chères. Un investissement personnel et collectif rendu possible grâce à des systèmes et des outils bien conçus, qui permettent d'établir des consensus qui vont dans le sens du bien commun (et pour ça, on a besoin du design de services, du design de politiques publiques, du design d’outils participatifs...)

- Je suis un enflammé du matin, je me calme... Mais je ressens l'envie profonde de dessiner le monde dans lequel j'ai envie de vivre demain et que j'aurais envie de léguer à mes enfants (bon, OK pour l’instant je n’en ai pas …mais peut-être un jour, j'espère).
- Allez, une dernière quand même : Un monde qui ne soit plus tourné vers la consommation et la frustration de "ne pas avoir" mais plutôt vers l'envie "d'être". Stop au marketing pour nous créer des besoins et nous vendre plus de produits. Oui au partage, au développement de l'amour, de la connaissance de notre corps, oui à la rencontre des autres, même sans voitures surpuissantes. Oui au collectif et non à l'individualisme. Les stars du foot ou de la télé ne me font pas rêver avec leurs grosses voitures, leurs rolex et leurs tentatives de suicide. Les vies qu’ont vécues Thérèsa ou LutherKing me semblent bien plus heureuses, engagées, courageuses et « modèles » que celles de Britney ou de Zinedine ! La recette du bonheur n’est pas dans le succès médiatique, dans la facilité, ni dans nos magasins, dans la mode ou dans la propriété mais surement beaucoup plus dans le partage, la rencontre, l’effort, le collectif…

- La toute dernière, promis : Un monde qui va vers plus d'indépendance et moins d'interdépendances vitales (énergétiques, monétaires...) pour éviter les "effets papillons". J'ai envie de voir une multitude de communautés ou « villages à taille humaine », interconnectés mais au maximum indépendants : Qui gèrent et produisent leurs propres énergies (durables), qui gèrent leurs ressources pour être au maximum indépendants : Production locale d'aliments, de matériaux, de services, de soins...

J'espère que cette tirade matinale ne fait pas trop billet de blog d'adolescente boutonneuse qui aime les dauphins, l'écologie et Dawson... Mais j'assume : I'm a dreamer and I'm not the only one.
Bref, je m'arrête là. Frangin, tu en penses quoi ? Toi c'est quoi le monde dans lequel tu as envie de vivre demain ? Tous les autres « dreamers », vous rêvez de quoi pour demain ?

9 oct. 2010

Système pour détendre le marché du travail.

Si j'étais ministre du travail...
Voici les propositions que je ferais. A instaurer au niveau Européen :

- Baisser le SMIC à 500€ Net / mois, pour 30 heures de travail salarié hebdomadaire.

- Supprimer le RSA (ancien RMI).

- Installer un Revenu Général Automatique distribué à tous les Européens qui le demandent. Ce RGA doit avoir un montant qui permette de vivre simplement mais décemment (par exemple, 1.500€ Net / mois). Le RGA n'est plus versé lorsqu'un citoyen dépasse un salaire "plafond", par exemple au delà de 5.000€ / mois.

- Ne pas distribuer le Revenu Général Automatique uniquement sous forme d'argent mais aussi sous forme de "tickets".
Exemple : 500€ de "tickets logements", 200€ de "tickets nourriture", 50€ de "tickets transport", 100€ de "tickets éducation" et le reste en "euros indéterminés".

- En échange du droit au RGA, les citoyens s'engagent à donner une journée de leur semaine à la collectivité pour la faire fonctionner (poste dans une administration locale, départementale, régionale ou nationale).

- Pour suivre le parcours des bénéficiaires du système RGA, instaurer un bilan annuel d'activité dans un pôle emploi.

- Toute personne au chômage et/ou non satisfaite de son activité peut demander à se faire accompagner par un conseiller emploi personnel pour trouver un emploi et/ou une formation qui lui est plus adapté.

- Instaurer un écart maximum de salaires dans les entreprises : Salaire le plus haut = maximum 10 fois le salaire le plus bas.

- Instaurer un salaire maximum, par exemple à 30.000€ Net / mois (primes et intéressements compris). Si un citoyen veut "gagner plus", favoriser la création d'entreprise et l'entrepreneuriat (Revenus tirés de sa propre entreprise taxés mais non limités).

- Impôts sur le revenu : Taxer les salaires directement "à la source" > Plus de déclaration pour les salariés.

4 oct. 2010

Les dix stratégies de manipulation de masses

Le linguiste nord-américain Noam Chomsky a élaboré une liste des « Dix Stratégies de Manipulation » à travers les média. Nous la reproduisons ici. Elle détaille l'éventail, depuis la stratégie de la distraction, en passant par la stratégie de la dégradation jusqu'à maintenir le public dans l'ignorance et la médiocrité.
Même si la publication a un arrière goût de paranoïa et de théorie du complot, il est toujours bon de connaitre les dangers d'un système, de reconnaître les bonnes vieilles ficelles des manipulateurs ...et donc de savoir décrypter le monde qui nous entoure ...toujours dans l'idée de construire un monde meilleur, pour tous... 

1/ La stratégie de la distraction

Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l'attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d'informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s'intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l'économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l'attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d'abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu'on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

3/ La stratégie de la dégradation

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l'appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C'est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n'assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s'ils avaient été appliqués brutalement.

4/ La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l'accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d'accepter un sacrifice futur qu'un sacrifice immédiat. D'abord parce que l'effort n'est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s'habituer à l'idée du changement et l'accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

5/ S'adresser au public comme à des enfants en bas-âge

La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s'adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d'une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

6/ Faire appel à l'émotionnel plutôt qu'à la réflexion

Faire appel à l'émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l'analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l'utilisation du registre émotionnel permet d'ouvrir la porte d'accès à l'inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

7/ Maintenir le public dans l'ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l'éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l'ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver « cool » le fait d'être bête, vulgaire, et inculte…

9/ Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l'individu qu'il est seul responsable de son malheur, à cause de l'insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l'individu s'auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l'un des effets est l'inhibition de l'action. Et sans action, pas de révolution!…

10/ Connaître les individus mieux qu'ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l'être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l'individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.


Source : http://www.pressenza.com/npermalink/les-dix-strategies-de-manipulation-de-masses